Les pinasses Bassin d’Arcachon

Les pinasses Bassin d’Arcachon


Les pinasses du Bassin d'Arcachon, dessin de Georges Sahuqué pour le journal Le Yacht en 1881
Les pinasses du Bassin d’Arcachon, dessin de Georges Sahuqué pour le journal Le Yacht en 1881

Les pinasses du Bassin d’Arcachon au pluriel, car il existe de nombreuses sortes de pinasses. A rames, à voile, à moteur, pontées ou pas, avec un cockpit ou pas, petites ou grandes et donc avec des apparences très différentes, développées en fonction de leurs utilisations.

Depuis quand des pinasses?

Difficile à dire….

Nous savons cependant que dès l’Antiquité, les Boïates (branche des Boïens, peuplade d’origine celtique) constituant le premier peuplement connu du Pays de Buch, se sont installés sur les bords de l’Eyre. Ils établirent leur capitale sur le site de Lamothe et furent vraisemblablement à l’origine du port actuel de Biganos. Ils abandonairent ce lieu en l’an III.

Puis, il faudra attendre le moyen-âge dès 1085 pour que l’activité du port de Biganos reprenne grâce aux moines du prieuré de Comprian. A l’origine, ce prieuré qui devait servir d’hôpital pour les marins et les pèlerins, développa le commerce des tuiles et des briques fabriquées à partir de l’argile récolté sur les bords de l’Eyre. Il est probable, car les chemins à cette époque étaient peu praticables, qu’ils acheminaient leurs marchandises par voie maritime.

Ensuite, dès le XVIII° siècle, grâce au baron Emery de Duffort-Civrac qui se lança dans l’exploitation du sel, le port des tuiles en fut la plaque tournante.

Ainsi, avant le 12° siècle, on naviguait déjà sur le bassin.

“Pinasse”

La navigation sur le bassin d’Arcachon est donc très ancienne, mais il n’existe pas de document écrit mentionnant formellement les pinasses à cette époque.

Un des premiers documents trouvé mentionnant le mot “pinasse” (pour le Bassin d’Arcachon) serait la baillette de 1535: « La construction ou réparation de leurs barques, bateaux, chaloupes et pinasses ». (Les baillettes sont des conventions qui ont été octroyées par le Captal de Buch aux habitants du Captalat).

Ensuite, en 1553 c’est le notaire de La Teste de Buch, Arnaud de Laville, qui dans une minute (acte notarié) fait allusion à des transactions de pinasses. 

Plus tard, en 1604, on trouve dans un texte entre Jean-Louis de Valette, duc d’Epernon du Captal de Buch et les usagers de la forêt usagère à nouveau le terme pinasse.

Jean-Louis de Lavalette

Ce texte mentionne qu’il sera possible de prendre du bois de la forêt mort ou sec pour leur usage et de «l’utiliser sans en abuser».

La première description d’une pinasse

En 1708, Louis XIV charge son ingénieur- cartographe Claude Masse, de réaliser des cartes précises de nos côtes. Son fabuleux travail cartographique sera associé à des mémoires dans lesquels il décrit nos us et coutumes.

S’intéressant aux différentes pêches sur le Bassin d’Arcachon, il rédige un mémoire accompagné d’une carte. il y décrit nos “petits bateaux…………que les habitants appellent pinasses”.

Claude Masse, première description de nos pinasses
Claude Masse, première description de nos pinasses

« Les pinasses qui servent à faire la pêche dans la baye d’Arcasson, sont faites de la forme d’une navette avec les bouts un peu relevés ». Elles mesurent en moyenne 6 mètres et 1,50 mètre de largeur. Leur coque, dont fond est plat, possède 22 varangues. Sans quille ni gouvernail, elles sont manoeuvrées par un aviron que nous nommons « coudey » aujourd’hui.   Les planches du bordage des pinasses sont placées à clin et jointes avec des chevilles de bois et n’ont aucun clou ni ferrure. Claude Masse dénombre en tout 204 pinasses. 

Dans son rapport, outre ses explications sur les techniques de pêches, il stipule des abus signalés tels qu’une plainte signalée à La Teste contre le seigneur de Ruat, Captal de Buch en dénonçant le “droit de pinasse”.

La pinasse le bateau du Bassin

Nous les associons en général, d’une manière restrictive, uniquement aux ostréiculteurs. Cependant, l’ostréiculture chez nous ne date que de la fin du 19° siècle. C’est là que Napoléon III décida de la règlementer et créa les premiers parcs impériaux en confiant leur réalisation à l’éminent naturaliste et professeur au Collège de France,Victor Coste, en 1859. DE la pêche des huitres nous passés à leur culture.

Ainsi, depuis toujours elles étaient l’outil de travail des pêcheurs (poisson et huitres), et servaient au transport en général, des marchandises diverses et des personnes.

Diversification des pinasses

Nos pinasses ont évolué au fil des siècles et leur particularité est que cette évolution s’est traduit par une diversification. Ainsi, grâce à différents évènements sociaux, économiques et naturels, elles ont pris des apparences différentes en fonction de leurs destinations.

Dans les différents articles venir, associés à cette page, nous allons les analyser et les developper.

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