Le chantier de mécanique navale Boyé..
Le chantier de mécanique navale Boyé est un des grands acteurs de notre Patrimoine Naval du Bassin d’Arcachon.
Le mécanicien naval peut être assimilé à un travailleur de l’ombre…
Ainsi, quand nous parlons de Patrimoine naval, immédiatement des grands noms d’architectes et de chantiers de construction viennent à notre esprit. Cependant, la mécanique navale à été décisive pour faciliter le travail des professionnels et accéder à la plaisance. La motorisation des pinasses à participé au grand bouleversement de leur structure, permettant de les rendre plus grandes, jusqu’a 12 mètres pour embarquer de huit à douze hommes pour aller pêcher la sardine.
De grandes familles sur le Bassin ont œuvré corps et âme pour assouvir leur passion dans la discrétion.
De 1930 à 1960, une branche de la famille Boyé a fabriqué et marinisé des moteurs pour équiper les navires des plus célèbres chantiers navals du Bassin.
Sept générations de passionnés
Voici un arbre généalogique simplifié pour nous aider à mieux comprendre.
A l’origine, Gabriel-Jean Boyé dit “Rémy” a créé en 1862 le “Chantier naval Boyé” digue est, à l’emplacement actuel de Marine Plaisance.
Il y a travaillé avec son fils Dominique dit “Octave” à construire des bateaux bois et des pinasses pour la pêche et l’ostréiculture.
Le chantier de mécanique navale commença
Dans une idée de complémentarité, son petit fils Elie, né en 1890, choisit de se lancer dans la mécanique navale et partit faire son apprentissage dans l’entreprise de moteurs marins Castelnau à Arcachon en 1904.
A cette époque, les entreprises Castelnau et Couach eurent l’idée très” moderne” de fabriquer des moteurs marinisés pour les adapter aux pinasses . Ces deux entreprises fabriquaient leurs propres moteurs monocylindres, appelés “cylindres borgnes” (sans culasses). Grace à eux, le travail des ostréiculteurs et des pêcheurs allait être transformé.
C’était la belle époque des “Pétroleuses”, avec leur bruit caractéristique, si doux encore à nos oreilles et dont Jean Cocteau disait qu’il était le “tam tam” du Bassin.
Les années folles avec une nouvelle clientèle de touristes célèbres et fortunés, marquèrent le grand début de la plaisance. Emile Dubourdieu inventa la “Pinasse de Monsieur” et beaucoup de chantiers se lancèrent dans un nouveau genre de navire avec des fonds moins plats que les pinasses et qui exigeaient des transmissions en ligne d’arbre directe (talon).
Après son apprentissage, Elie fut ouvrier chez Albert Couach boulevard de la Plage vers 1908.
Le chantier de mécanique navale Elie Boyé
En 1920, il se lança à son compte car la demande de moteurs était grandissante et créa le “Chantier de mécanique navale Elie Boyé” situé devant le port de la Teste.
Elie se lança dans la marinisation de moteurs B2 et B12 Citroën, des 402 Peugeot ainsi que des Ford double allumage (magnéto et delco) dans une recherche de sécurité.
Elie, dont le mauvais caractère était bien connu sur le port de la Teste, était dans son travail créatif, inventif, en recherche technique permanente.
Le chantier de mécanique faisait fabriquer toutes les pièces à partir de ses propres modèles.
Tout était usiné par le chantier: les inverseurs, les collecteurs d’échappement, les culasses. Les pompes en bronze étaient entièrement usinées par le chantier, à l’exception des groupes et des embiéllages qui étaient importés.
Eli avait le premier inventé un moteur a double allumage pour aller à la pêche à la traïne en mer, pour assurer la sécurité en cas de panne.
Elie, le passionné a consacré sa vie à transmettre à son fils et à son petit fils l’amour du travail bien fait.
La pinasse Jalousée d’Elie et André Boyé était équipée du premier moteur à arbre à came marinisé sur le Bassin. (avant les moteurs étaient latéraux).
André fit son apprentissage dans l’entreprise familiale en 1933 et en 1940 l’entreprise devint “Boyé et fils”.
Pendant 4 générations la famille Boyé a fabriqué ses propres pièces en bronze, d’après ses propres modèles coulés en fonderie et usinés par leurs soins pour les montages à hélices relevables ( dit à crémaillère) comprenant: cardans, puits à crémaillère, manchons articulés, crosses, arbres d’hélice, boites à cardan avec presse étoupe, ainsi que toutes les pièces pour les montages des bateaux à talon.
André Boyé Mécanique Navale
Elie en 1955 prend sa retraite et André reprend l’entreprise sous le nom “André Boyé Mécanique Navale”.
Christian est rentré comme apprenti en 1960 et y travailla comme ouvrier par la suite.
Boyé Christian Mécanique Navale
En 1985 Christian reprend à son tour l’entreprise sous le nom “Boyé Christian Mécanique navale. Fabrication et pose de pièces spécifiques de bord”. Au port de la Teste.
La grande crise de l’ostréiculture a fait basculer l’entreprise vers la plaisance. Christian est devenu concessionnaire de la marque Yanmar, moteurs marins.
Christian a principalement travaillé avec son ami le Chantier Raba mais aussi avec Jean-Pierre Dubourdieu. Il motorisait et entretenait les vedettes et les pinasses qui sortaient des chantier. A chaque pinasse un moteur spécifique en fonction de la demande du propriétaire.
Franck, le fils de Christian est lui aussi devenu mécanicien naval. Après trois années d’apprentissage dans l’entreprise familiale, diplôme en poche, il y est devenu ouvrier.
C’est Franck qui à remis en état ce moteur avec patiente et compétence pour qu’il soit exposé dans l’atelier familial…. Un B2 Citroën marinisé par Elie son arrière grand-père.
La pinasse de Madame Desmaret….
Madame Desmaret était la propriétaire de la compagnie pétrolière Azur. Elle à commandé au chantier Raba un pinasse de 12,m50 Christian et Franck ont monté un moteur de 160cv Volvo, 6 cylindres….
Le jour des essais, Michel Dieu le marin, en testant le navire, a pratiquement fait basculer la pinasse en mettant barre toute malgré les flaps en inox…..
Enfin, Christian a pris sa retraite en 2005 et c’est Monsieur Vatskil qui s’est installé dans ce bâtiment depuis.
Merci à Christian Boyé de nous faire partager cette belle histoire familiale chargée d’émotions et de passions…..
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Bonjour,
Mais alors qui était H. Boyé dot le nom figurait sur le fronton du Chantier?.. et sur une vielle photo Rousset, encore en ma possession…
Mon père était architecte naval et avait alors un chantier spécialisé dans les premiers bateaux en acier., juste derrière les Chantiers Boyé.
Il construisait parfois les timoneries des coques des Chantiers Boyé.
Petit, j’´adorais traîner dans son premier premier étage transformé en salle de traçage pour élaborer le découpe des membrures des coques en bois…
Ça ressemblait à une salle de pliage de parachutes…
Je me souviens d’un fils d’une trentaine d’années, marié a une très jolie jeune femme brune qui venait de mettre au monde un charmant bébé…
Dans ces années là, le port de la Teste avait gelé et on pouvait aller jusqu’à l’île aux oiseaux à pied…..
Que de beaux souvenirs…
Sans oublier le principal : le sérieux, l ‘honnêteté et la gentillesse de Christian