Le sauvetage en mer.
Le sauvetage en mer se développa dès le début du 19° siècle. Ainsi, des canots de sauvetage équipèrent les villes de La teste, Lège et le Cap Ferret.
Le départ à Boulogne
Mais cette histoire commença à Boulogne-sur-Mer qui est le berceau français des sociétés de sauvetage. En effet, la SNSM actuelle est la résultante d’un grand nombre de sociétés de sauvetage crées depuis le 18° siècle dans diverses villes de France.
C’était l’époque de l’indifférence des » élites » et du désintérêt des pouvoirs publics. Il fallut de longues décennies pour prendre la mesure de la réalité du danger maritime.
L’histoire commença en août 1825, suite à un sermon prêché dans la chapelle anglaise de Boulogne sur-Mer par le révérend M.A. Edge.
Boulogne-sur- Mer devenait alors une station balnéaire très prisée des Anglais. Parallèlement, la mode des bains de mer était en plein développement avec de nombreuses noyades et des naufrages réguliers des pêcheurs locaux…
C’est à cette époque que l’Amphitrite, un trois-mâts anglais fit naufrage en vue de Boulogne le 31 août 1833. 133 personnes périrent dont 108 femmes convicts accompagnées par 23 enfants.
Suite à cet épouvantable naufrage qui marqua particulièrement l’opinion publique, de nouvelles structures apparurent.
Un an plus tard, le 29 août 1826, le sous-Préfet adressa une lettre au Maire des Sables d’Olonne à propos de l’utilité de bateaux de sauvetage et des endroits où il conviendrait de fixer ces bateaux.
« Société Humaine des Naufrages de Boulogne» :
La « Société Humaine des Naufrages de Boulogne» SHN, fut créée avec trois mots d’ordre: prévenir, assister, guérir. ( on utilisait le mot « société » pour signifier le sens actuel d’association) Depuis 1785, dans les postes de douanes, des boites fumigatoires servaient à réanimer les naufragés asphixiés.
Dès lors,Boulogne sera la première station en France à être dotée d’un canot: « L’Amiral de Rosamel » copié sur le modèle britannique.
La même année, la Chambre de Commerce sur un même modèle créa la « Société Humaine et des Naufragés du Havre ». Elle fit construire en Angleterre un canot sur le plan de Henry Greathead, inventeur du premier canot « moderne ».
(En 1790, M. Greathead construit alors le premier bateau de sauvetage, l’Original, proche de de celui qui est représenté par cette maquette, bordée à clins mais comportant 5 bancs de nage alors que celui-ci en a 7.
Il sera imité jusqu’en 1862 avec quelques modifications.
Pointu par les bouts, il est plat au milieu et fin aux extrémités. Le fond du bateau et ses côtés sont également creux de sorte que même si la partie occupée par les rameurs était pleine, le canot flotterait toujours. A l’extérieur, une grosse défense de liège ceinture le canot sauf aux extrémités.
Le type de canot de Greathead n’a pas de caissons à air qui avaient pourtant été déjà inventés par Lukin (GB) et par de Bernières (F) au 18e siècle.)
D’autres villes littorales en France, à l’initiative des collectivités locales, vont créer des sociétés de secours ou sociétés humaines de naufrages: Dunkerque et Dieppe (1834), Calais (1835). Louis Cartier et Jean-Benjamin Morel-Agie, Président de la chambre de commerce créèrent la station de Dunkerque.
« Société Internationale des Naufrages »
Egalement, en septembre 1834, la « Société Internationale des Naufrages » vit le jour. Fondée par Callistus-Augustus de Godde de Liancourt et Hyppolyte Daniel. Crée dans un but de « rapprocher l’humanité » elle servait à secourir et prévenir les naufragés de toutes les nations avec un conseil d’administration international.
150 postes de sauvetages existaient dans le monde dont un à La Teste en 1838 équipé d’un canot de sauvetage. Cette société disparaitra en 1841 par manque de moyens.
« Société Centrale des Naufragés »
En 1835, André-Jean Castera, administrateur de la Marine, créa la « Société Centrale des Naufragés », une société concurrente de la Société Internationale des Naufrages. Cet inventeur de génie fut à l’origine d’un système de navigation sous-marine et dès 1810 il publia un essai sur la navigation. Il inventa des modèles d’embarcations et des modèles insubmersibles pour les naufragés. Son but était de « diminuer le nombre et la gravité des accidents de mer par suite des naufrages et d’en prévenir et adoucir les catastrophes ». Le roi Louis-Philippe Ie r lui décerna en 1834 une médaille d’or pour ses travaux philanthropiques et ses moyens de secours contre les incendies et les naufrages.
Par manque de moyens, cette société fut dissoute en 1842.
« Société Centrale de Sauvetage des Naufragés »
Toutes ces tentatives de sociétés ont amené le Ministère des Travaux Publics à former une commission pour rechercher des mesures plus propres à assurer un service de sauvetage complet sur l’ensemble du littoral. La solution envisagée était de « confier la création et la direction à l’initiative d’une société privée à laquelle le concours de l’administration serait acquis ».
Ainsi, le 3 août 1864 la « Société Centrale de Sauvetage des Naufragés » est crée, et en 1865 à Compiègne. Napoléon III en approuve les statuts et la déclare d’utilité publique. Ce décret impérial créant la SCSN est sous la protection de l’impératrice Eugénie et à l’initiative de l’amiral Rigault de Genouilly.
En effet, ils souhaitaient la création d’un service de sauvetage en mer financé par des dons. Ils offrirent deux canots. « Othello » fut offert par l’impératrice qui devient ainsi « la protectrice de la SCSN».
En 1866, la SCSN comprend 24 stations de sauvetage avec des canots à avirons et à voiles. En 1865 on pouvait en compter 75. A partir de 1866 ce sont essentiellement les chantiers « Augustin Normand » du Havre qui les construisirent en France.
Ainsi, les stations doivent être équipées de canots et c’est un canot anglais de 30 pieds et 10 avirons qui est choisit. 6 canots sont commandés chez Forrest & Son, le premier de série fut affecté à Saint Malo. Audierne la même année aura le n°7.
A Lège une station fut crée en 1867 et en raison de son emplacement elle fut fermée en 1877.
Le siège de la SCSN fut transféré à Boulogne en 1906.
Notons que, dès 1910 des gilets de sauvetage devenaient obligatoire sur les navires ainsi que deux bouées.
« Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons »
Pratiquement en même temps, Henri Nadault de Buffon fit évoluer cette idée dans un projet associatif en précisant: « Cette œuvre est à la fois une institution de sauvetage et de sauveteurs et une société de bienfaisance, de moralisation et d’encouragement au bien ».
La « Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons » fut créée en 1873. Sa devise était: « La Mort plutôt que le Déshonneur ».
Rapidement des postes de secours essaiment sur tout le littoral. Un capital sympathie immédiat motiva des retraités de la Marine nationale et des locaux, à proposer bénévolement leur aide, des dons arrivèrent.
Deux techniques étaient utilisées en sauvetage. – des canots de sauvetage – -des « fusées porte-amarre » qui étaient lancées vers les bateaux en difficulté pour installer des va-et-vient.
En 1883, 150 postes de lancement ont été installés. Ils utilisaient des canots pour le sauvetage côtier et des canots de sauvetage hauturier insubmersibles et à redressement. Ils entretenaient des rapports étroits avec la SCNS et sur les plages du littoral leur capital sympathie était grandissant.
Le 20 août 1895 l’associé fut reconnue d’utilité publique.
Les prémices de la SNSM
Ces deux associations restantes, dont les buts étaient similaires, perdurèrent jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. L’armée allemande en détruisit entre 1940 et 1944, une grande partie du matériel.
Dans les années 60, La Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons utilisaient des bateaux Arcoa.
Des noms de ces vedettes restent dans les mémoires: « Notre Dame du Tregor », » Vincent Le Noam « , « Lieutenant-Yves-Le-Saux », toutes issues de notre fameux chantier naval Arcoa.
Les CRS
A partir de 1958 les CRS sont venus prêter main forte aux Sauveteurs Hospitaliers Bretons sur les plages. Dès lors, en 1959 on compte 150 CRS-MNS. Ainsi, à chaque début d’année, les maires devaient faire connaître en préfecture les besoins de leur commune pour l’été. Restaient à la charge de la commune uniquement la nourriture et le logement des maîtres-nageurs sauveteurs.
Dès lors, la venue régulière de ces agents rassura les usagers et les élus.
Les gendarmes
Grâce à une action des Hospitaliers, à partir du 1° juillet 1960 sur la Bassin d’Arcachon, deux gendarmes plongeurs sont arrivés pour prêter main forte.
Alors, durant toute l’année ils étaient à bord d’une vedette rapide Couach équipée de deux moteurs de 75CV ( lui permettant d’atteindre 50 km heure). Ils assuraient la surveillance des plages et le contrôle de la navigation. (ce que nous nommons aujourd’hui la Brigade nautique). Leur vedette nommée « Albert-Henry », un ancien membre des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, mort en sauvetage, était prête à tous moments à se porter au secours des navigateurs ou des baigneurs en difficulté.
Dorénavant, à son bord il y avait deux gendarmes de la Brigade d’Arcachon. Robert Cazenave qui faisait office de patron de la vedette et André Gilbert de second. Tous deux étaient maître-nageurs sauveteurs.
André Gilbert était aussi un homme grenouille et pilote de vedette rapide dans la gendarmerie. Robert Cazenave, ancien pilote de la vedette de la gendarmerie à la Martinique, occasionnellement pouvait lui aussi plonger.
Désormais, pendant la saison d’été, ils étaient aidés par deux autres spécialistes: les gendarmes Devert et Pineau du poste du Pilat. Dès lors, un hélicoptère « Bell » avec flotteurs était basé sur le stade municipal de La Teste. Il était prêt à toute intervention demandée par la vedette.
Mentionnons que en huit jours ils avaient déjà effectué sept interventions d’urgence.
« SNSM »
Les besoins grandissant sur l’ensemble du littoral français et ne pouvant plus répondre efficacement, l’idée vint de réunir ces deux associations:
Ainsi, « Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons » et « Société Nationale des Sauvetages en Mer » donneront naissance à la « SNSM » en 1967.
Histoire à suivre……
https://www.facebook.com/groups/688684661289456
https://www.facebook.com/LesSauveteursenMer.SNSM
https://bassin-arcachon-patrimoine-naval-plaisance.fr/le-sauvetage/
Sources: fr.calameo.com, gallica.bnf.fr, kbcpenmarch.franceserv.com, wikipedia.org, books.openedition.org, data.bnf.fr, books.google.fr, smlh29n.fr, Journal Sud Ouest, archives familiales de Christian Gilbert