Le yacht-monotype de F. Picamilh
Le yacht-monotype de F. Picamilh date de 1898.
Monsieur Picamilh dessina un plan de yacht-monotype d’après le règlement de la Société du monotype d’Arcachon.
En premier lieu, elle stipulait les dimensions suivantes:
Longueur totale 7.50 à 8.00 mètres Longueur à la flottaison 6.00 à 6.50 mètres Bau 2.30 mètres Tirant d’eau 0.50 mètre
Alors, Monsieur Picamilh qui assistait aux réunions entre yachtmen pour élaborer ce règlement, en a tenu compte dans ses plans.
Un yacht-monotype “spécial bassin”
Le bateau en premier lieu devait être approprié au “régime” du Bassin d’Arcachon et utilisable en promenade.
Le tout “bien pensé”
Certains yachtmen risquaient, pensait Monsieur Picamilh, de trouver trop faible la saillie d’arrière. Or il était convaincu que de partager au plus près entre les deux extrémités, la longueur disponible pour les élancements, était la meilleure des solutions.
“Dans un yacht si petit, à carène sans profondeur et à lignes de dégagement forcément très clichées, la voûte relèverait peu et se trouverait près de l’eau. Par exemple, en eau calme, avec de la vitesse, la vague de l’arrière trouvant au-dessus d’elle la résistance de la voûte, soulèverait le yacht qui, poussé par l’arrière, plongerait de l’avant. Aussi, avec un clapotis profond et court, comme celui du Bassin d’Arcachon, l’inconvénient dont je viens de parler serait encore plus sensible. La crête de chaque lame, en passant sous la voûte, trouverait, à mon avis, une surface d’oeuvres mortes trop considérable par rapport à celle de l’avant. Il y aurait alors un soulèvement violent de l’arrière et une tendance à enfourner fort désagréable, d’autant plus accentuée que l’avant est chargé par le fardage tout en ayant un déplacement in ferveur à celui de l’arrière. Le tangage, au lieu d’être égal et doux, deviendrait, avec de la mer, un mouvement très brusque, comme une chute de l’avant dans chaque creux.”
Un yacht-monotype maniable
Le yacht monotype devait être facilement maniable par un homme seul.
Un “amateur” devait être en mesure de pouvoir sans peine le ramener au mouillage en cas de panne à l’aviron. En effet, son poids de 400 kg le permettrait aisément. Sa grand voile avec une seule drisse simplifiait le gréement. En outre, sa dérive de 70 kg, munie d’un palan agissant sur un levier très long diminuait l’effort pour la hisser.
Un yacht-monotype pour 5 ou 6 personnes
Tout en étant de juste grandeur pour un seul homme, ce yacht pouvait aussi accueillir 4 ou 5 passagers. Grâce à l’évasement assez accentué de ses oeuvres mortes, évasement lui permettant de porter sa toile avec un lest relativement faible, le bateau pouvait recevoir environ 370 kg, soit 4 ou 5 passagers pour une immersion de 0.05 mètre environ.
Le franc bord était dessiné volontairement afin de rendre le bateau plus sur par forte brise et plus marin dans l’eau agitée. Ainsi une réserve de flottabilité était accentuée.
Un bateau pour le plaisir
L’embarcation projetée devait être commode et confortable. Essentiellement, elle devait être utilisée pour des promenades dans les zones peu profondes du bassin.
A cette fin, le dérive était presque entièrement logée dans le plancher. Le cockpit était vaste, muni de trois bancs et entièrement dégagé. Une “caisse” de 1.10 prévue, munie d’un couvercle, permettait de prévenir les embruns avec le clapot.
Egalement, si le bateau s’échouait quelques heures, son équipage à bord, il restait stable et agréable.
Les caractéristiques du yacht-monotype
Monsieur Picamilh espérait alors, que son monotype conviendrait à d’autres stations de yachting. A cette fin, il se proposait de l’adapter si besoin en fonction des demandes, en augmentant sa voilure ou en abaissant son lest….
Affaire à suivre.
Source: Le Yacht
Avec l’aide bienveillante de Jean-Paul Deyres
Merci pour cet historique 😉
Avec plaisir Olivier!