La Vague
La Vague est un cotre de 32 tx à dérive construit pour le compte de Monsieur H. Linssen, du Yacht-Club d’Anvers. Monsieur Linssen était déjà le propriétaire des yachts L’Ondine et Elo de-Juny.
Destiné à naviguer surtout en Hollande, à circuler sur les canaux et à traverser de nombreuses écluses, Monsieur Linssen souhaita un tirant d’eau très réduit. Ce cotre alliait robustesse et élégance.
C’est l’architecte naval Georges Sahuqué, qui en dessina les plans.
Cet homme, certes moins célèbre aujourd’hui que Joseph Guédon, est à l’origine de très nombreux plans de yachts. Il était également, l’auteur d’une fabuleuse collection de dessins qui illustraient les articles de la revue Le Yacht pendant des années.
Le chantier naval de Lormont Bonnin et Damon fut chargé de sa construction.
Ce yacht arriva à Anvers, son port d’attache, très tard dans la saison, à la fin septembre. Ainsi, la première année, il ne put participer aux différentes régates de la région.
C’est donc dès la saison 1894 qu’il se mesura à ses concurrents du Yacht-Club d’Anvers.
Les caractéristiques de La Vague
Ses dimensions étaient les suivantes: Longueur totale 22,5 mètres Longueur à la flottaison 16,5 mètres Largeur extrême 5,3 mètres Tirant d’eau 1,60 mètre Tonnage de course 32 tx
Les formes de La Vague rappellent, bien que plus allongées, celles de l’Etincelle, le célèbre 5 tx.
Une maîtresse section très puissante, coulée longue et très appuyée dans les hauts. L’avant est très long en forme de coin. Notons que, l’étrave est très couchée avec une absence presque totale de brion. (Le brion (ou ringeot) est la partie de la coque d’un bateau située entre l’étrave et la quille. C’est à cet endroit que se situe un éventuel bulbe d’étrave). Egalement, la quille ne forme aucune saillie; elle est représentée par une large semelle qui lui sert en même temps de carlingue. C’est là que repose le lest, composé de 25 tx de plomb.
Ce cotre était muni d’une dérive portant 1000 kilos de plomb à sa base, et qui était actionnée par un tambour et une vis -sans fin manœuvrée depuis le pont.
De profil, il était très fin et élégant. Grâce à ses 425 mètres carrés de voile, l’ une de ses principales qualité était sa puissance.
Les aménagements de La Vague
Le salon, très spacieux comprenait deux couchettes de 1 mètre de large , deux banquettes canapés et quatre armoires et commodes. En avant du salon sur tribord, il y avait la chambre du propriétaire avec grand lit de 1,35 mètre, deux armoires, commode ainsi qu’un cabinet de toilette avec WC.
A babord, un couloir donnait accès à une cabine confortable; un second WC, l’office. A son extrémité on trouvait un poste d’équipage excessivement spacieux, pouvant comporter cinq couchettes et la possibilité de mettre une cuisinière. Il y avait aussi des placards et une armoire pour l’équipage.
Peut-être une dernière grande croisière en 1927..
De longues années plus tard, en 1927, La Vague naviguait toujours. Afin de faciliter ses manoeuvres, il fut tranformé dans les années 20. Grée en yawl, son tirant d’eau fut porté à 2,80 mètres par l’adjonction d’une quille et on enleva la dérive.
L’ajout d’un moteur auxiliaire de 40 cv permit d’atteindre une vitesse de 6 noeuds.
Egalement, un ré aménagement complet permit de placer le moteur sous le cockpit. Des soutes crées sur bâbord et tribord permettaient de ranger les voiles.
Le 30 juillet 1927, la Revue Le Yacht, retraçait une croisière menant du Havre au vieux port de Marseille. Au total, un capitaine au long cours et quatre hommes devaient composer l’équipage. Le dernier fut malade pendant l’ensemble de la traversée et on lui confia le nettoyage du matériel du cuisine lors des rares éclaircies. Le troisième ne se présenta pas à l’embarquement. Fort heureusement, les deux autres étaient de rudes marins dieppois et ils manoeuvrèrent les 350 mètres carrés de voile sans difficultés.
https://bassin-arcachon-patrimoine-naval-plaisance.fr/2020/12/27/le-nom-des-tempetes/