CVA, son véritable ancêtre CVA?
La véritable ancêtre du CVA est-elle la Société des Régates ou la Société de la Voile d’Arcachon?
Aujourd’hui, on ne cite que 1882, date de la création de la Société de la Voile d’Arcachon suivie par la Société de la Voile et de l’Automobile d’Arcachon (1905-1933), comme étant la véritable ancêtre du CVA.
Mais l’histoire du yachting à Arcachon a-t’elle vraiment commencé là?
Le début des régates
Alors, remontons dans le temps…
Les régates d’Arcahon ont commencé dès juillet 1841 sous l’impulsion de Gaillard. Les marins entre eux sur leurs tilloles se confrontaient amicalement.
Puis, dès 1852 le style changea avec l’arrivée des yachtmen Bordelais qui organisèrent des régates de prestige. La jeune ligne de chemin de fer aidant, Arcachon acceuillait des foules considérables pour assister aux spectacles nautiques.
L’un des actionnaires de la compagnie, Nathaniel Johnston y regnait en « suzerain » à bord de son yacht La Fée aux Roses.
Adalbert Deganne
Adalbert Deganne est l’oublié d’Arcachon…
C’est à la suite d’un chagrin d’amour qu’Adalbert Deganne est venu dans le sud-ouest. Originaire d’une famille modeste, avide de réussite, il fut l’instigateur avec les frères Pereire du prolongement de la ligne de chemin de fer de La Teste à Arcachon.
Grand propriétaire terrien grâce à la dot de son épouse, fondateur avec les frères Pereire de la ville d’Arcachon, mais détesté par Alphonse Lamarque, son ennemi pour toujours, il n’obtint pas la reconnaissance qu’il méritait malgré tout son engagement.
A deux reprises, Maire d’Arcachon, ce visionnaire, consacra sa vie à promouvoir notre ville. Grand amateur d’art, ce personnage extravagant, fier de sa réussite sociale était cependant, généreux et charitable avec les plus démunis.
Il offrit les orgues de Notre-Dame, fit construire des grandes avenues, l’Olympia, des villas, le collège qui deviendra Saint-Elme et le Château Deganne.
Mai sil fut détesté par Alphonse Lamarque de Plaisance contre qui durant des années il se heurta. Les frères Pereire aussi lui volèrent la vedette. Adalbert Deganne sera le mal aimé et un peu l’oublié de l’histoire d’Arcachon car sa personnalité et son comportement tapageur dérangeaient fortement.
Adalbert Deganne savait qu’il fallait faire venir “les étrangers” afin d’établir la renommée d’une ville. Cet homme qui aimait s’entourer de la bourgeoisie et de l’aristocratie bordelaise, mit tout en oeuvre afin de les attirer à Arcachon.
Il y consacra sa vie sur tous les fronts et par exemple, il créa en 1866 la Société des Régates dont il fut le premier président.
Son engagement dans la plaisance fera d’Arcachon une des premières Société Nautique de France.
Les prémices du CVA?
Ainsi, Adalbert Deganne en créant la Société des Regates en 1866 fut le véritable détonateur de notre patrimoine naval.
Alors, cette année là, conseiller municipal d’Arcachon, il instaura des fêtes somptueuses qui eurent beaucoup de succès. La foule était nombreuse à venir admirer le spectacle nautique qui n’était organisé au début qu’à l’intérieur du Bassin.
Diverses catégories d’embarcations étaient admises à régater.
Puis, le 4 mai 1873, sous la présidence d’Alfred Guérard, lieutenant de vaisseau, successeur d’Adalbert Deganne, la société modifia ses règlements et devint le Yachting Club d’Arcachon.
Les régates internationales
Dans les mois qui suivirent, des régates internationales d’Arcachon à La Rochelle, les plus longues de l’époque, furent lancées.
Alors, les plus grands amateurs de plaisance avec enthousiasme s’y joignirent et l’état avec bienveillance escorta la flotte avec un de ses avisos.
La presse critiqua en pretextant que cela ne presentait pas un grand intérêt car le spectacle se passait loin des côtes… Mais ce fut une extraordinaire publicité pour Arcachon nouvelle station balnéaire.
En outre, ces régates ont permis de donner une impulsion aux constructions nautiques de grandes dimensions. C’est à ce moment historique que nos chantiers navals ont explosé.
De plus, la fréquence des régates ainsi que les diverses récompenses prix qui étaient offerts aux gagnants attirerent tous les grands noms du yachting de l’époque. Ils arrivèrent avec les plus beaux yachts tels que les sloops Zampa de Monsieur Demay, Eva de Monsieur Fonade, Peau-Rouge, tous construits à Bordeaux et les autres .
Ainsi, en 5 ans ont été distribué: 37.345 francs, 110 médailles d’or, d’argent et de bronze, des objets d’art, des jumelles marines.
Ces prix pour la plupart provenaient d’éminents patronages, des subventions des Ministres de la Marine et des beaux-arts, des sénateurs et des députés de la Gironde, de la ville d’Arcachon, des cercles des régates de bordeaux et d’Arcachon, des pêcheries de l’Océan, de Monsieur Lesca et de quelques yachtmenparmi lesquels Messieurs Demay, Paris et Fonade…
La Société des régates n’est-elle donc pas la véritable ancêtre du CVA?
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Source: L’Avenir d’Arcachon, Le yacht, Les Sociétés Nautiques du Nord
Avec l’aide bienveillante de Jean-Paul Deyres.